Le groupe scolaire Saint-Michel, à Reims, regroupe une classe de pré-maternelle, une école, un collège, un lycée général et technologique, un lycée professionnel, et un centre de formation professionnelle.
C’est à la rentrée scolaire 2015 que Vincent Giot, le directeur adjoint « un peu geek », a initié le déploiement de tablettes dans plusieurs classes. Aujourd’hui, grâce à l’expertise d’Econocom, sur les 2 000 élèves que compte l’établissement, 500 sont équipés d’iPad : les 6es, 5es et 4es mais également les élèves des classes de 2de générale et technologique, ainsi que les 1res et Tles S. Retour d’expérience.
Quand Vincent Giot a rejoint le groupe scolaire Saint-Michel, en 2006, l’établissement n’était pas équipé de vidéoprojecteurs. « Lorsque j’ai commencé à en déployer, les enseignants se sont demandé comment ils allaient pouvoir travailler avec ce type d’équipement car ils aimaient bien les anciens rétroprojecteurs, se souvient-t-il. Après, ils en voulaient dans toutes les salles de classe ! »
Quelques années plus tard, ce sont des tableaux interactifs que le directeur adjoint a introduit dans les classes. Puis, voyant la plupart des élèves venir en classe avec un smartphone dans la poche, il s’est demandé s’il n’était pas possible de les utiliser. Mais « concrètement, c’était compliqué, explique Vincent Giot. Ça dépendait trop des équipements, des abonnements et des moyens financiers des élèves ». L’idée des tablettes a commencé à germer à ce moment-là. C’est en 2015 que Vincent Giot s’est dit : « Allez, on y va ! »
C’est grâce à un partenariat avec Econocom que le déploiement s’est concrétisé. Le Groupe a proposé une solution de location du matériel à l’établissement. « Nous l’avons reproduite pour les élèves, indique Vincent Giot. Ils louent la tablette pendant trois ans, en Sde, en 1ere et en Tle ou en 6e, 5e et 4e ».
Le choix d’une solution Apple a été assez évident : « Nous avions commencé avec 10 tablettes Android, achetées pour les enseignants d’EPS. Mais la flotte n’était pas managée et il nous a semblé qu’Apple proposait des solutions fiables pour gérer un parc matériel. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers eux. »
« Ce type de projet n’est pas réalisable sans partenaire, poursuit le directeur adjoint. Chez Econocom, tous les interlocuteurs, qu’ils s’agissent des commerciaux, des experts techniques ou des spécialistes Apple, se sont montrés extrêmement disponibles. Nous sommes vraiment bien accompagnés. »
des éleves « acteurs de leur apprentissage »
Premier changement relevé par Vincent Giot après le déploiement des tablettes : l’évolution de la relation pédagogique entre l’enseignant et l’élève. « Le cours sort de la classe, constate-t-il. Le temps d’apprentissage n’est plus limité à une heure précise, par exemple de 8h à 9h le mardi matin, mais s’effectue quand l’élève le souhaite. »
Par ailleurs, la possibilité de créer facilement des contenus multimedia permet de renforcer la motivation des élèves, comme le note Sarah, une élève de seconde qui dispose d’un iPad depuis la rentrée 2016 : « Plutôt que de rendre des copies, nous pouvons réaliser des capsules vidéo. La tablette permet plus d’interactions, c’est beaucoup plus incitatif. »
Pour Nathalie Venant-Valery, professeure de français, le bilan est tout aussi positif. « J’aime les livres et pourtant, je suis sur iPad depuis près d’un an et demi, plaisante-t-elle. Les élèves sont plus actifs : avec la tablette, ils deviennent acteurs de leur apprentissage. Grâce aux différentes applications, nous pouvons solliciter tous les types de mémoire des élèves en travaillant aussi bien les dimensions visuelles qu’auditives. Et, accessoirement, lorsque nous créons des capsules vidéo, comme les élèves ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils ont enregistré, ils s’y reprennent à plusieurs fois, répètent, répètent… et par conséquent, apprennent ! »
La professeure s’est appropriée la tablette et imagine aujourd’hui des usages innovants : « Plutôt que de faire recopier des définitions aux élèves, j’ai par exemple créé un jeu de mots croisés qu’ils ont pu remplir », explique Nathalie Venant-Valery. Au début de l’année, elle a également proposé aux élèves de se filmer pour se présenter sous forme de petits questionnaires à la manière de Proust.
L’utilisation de la vidéo est particulièrement importante pour les élèves de 1ere, qui passent leur bac français à la fin de l’année scolaire : « Pour préparer l’épreuve orale, ils se filment comme s’ils passaient devant un examinateur puis mettent leur vidéo en ligne (en accès restreint) et m’envoient le lien pour que je puisse la visionner. »
Pour la professeure et ses collègues, l’utilisation de ce type de technologies présente aussi un certain confort : « Nous recevons les devoirs au fur et à mesure, plutôt que de se retrouver d’un coup avec 35 copies à corriger. C’est plus agréable. »
Des outils qu’il « parâît completement naturel » de voir en classe
Le français n’est pas la seule matière à être passée au numérique. « En sciences, les résultats d’une expérience scientifique sont beaucoup plus faciles à utiliser, interpréter ou retravailler quand ils sont sous forme numérique qu’une courbe dessinée sur une feuille, explique Vincent Giot. Les élèves peuvent aussi filmer ou prendre en photos leurs travaux. »
Les enseignants de mathématiques utilisent aussi beaucoup Explain Everything (un tableau blanc collaboratif et interactif) pour réaliser des vidéos ou tutoriaux détaillant la façon de résoudre un exercice ou une équation, tandis qu’en EPS, les vidéos permettent aux enseignants de revoir et analyser les gestes effectués par les élèves, pour les retravailler avec eux.
L’arrivée des tablettes a également eu des conséquences plus inattendues. « Jusqu’au mois de mai 2016, les salles de classe n’étaient pas dédiées à une matière mais à un groupe-classe, les professeurs se déplaçaient en fonction des cours, indique Vincent Giot. L’utilisation de la tablette et les changements pédagogiques qui en ont découlé ont fait qu’il est devenu nécessaire d’avoir une salle par matière afin de pouvoir en modifier l’organisation physique. Cela ne relève pas de la pédagogie numérique, mais c’est une conséquence architecturale qui en découle ! »
Que répondre aux parents qui s’inquiètent de la distraction que peuvent représenter les tablettes ? Pour Vincent Giot et Nathalie Venant-Valery, c’est un faux problème. « Avant les iPad, les élèves utilisaient leurs téléphones portables pendant la classe », se rappelle la professeure de français. « Et avant les téléphones portables, c’était des petites voitures dans les trousses, ajoute le directeur adjoint. Que ce soit avec une tablette, un compas ou une règle, les élèves joueront toujours dès que les enseignants ont le dos tourné. Cela dit, nous ne rencontrons pas vraiment ce problème car une certaine confiance s’est installée. »
Les réticences semblent toutefois se dissiper progressivement, comme le pointe Vincent Giot : « Ça paraît complètement naturel aux jeunes parents d’élèves de voir ce type d’outils numériques entrer dans les classes. »
« lE champ des possibles est immense, mais il faut savoir faire preuve d’ouverture »
Du côté des professeurs, certains se sont montrés circonspects. Apprivoiser l’outil exige en effet un travail important en amont. « Il faut remanier les cours et se poser des questions, constate le directeur adjoint. C’est la posture même de l’enseignant qui doit changer. »
Un point de vue que partage Nathalie Venant-Valery. D’ailleurs, si la professeure de français ne « savait pas quoi faire » de la tablette quand elle l’a reçue, aujourd’hui, c’est elle qui partage son expérience avec ses collègues.
« Il faut y passer du temps au début, note-t-elle. Mais on voit très vite les avantages. Les premières journées de formation m’ont permis d’appréhender l’outil et de commencer à me débrouiller. Après, c’est beaucoup de travail personnel. Il faut exploiter rapidement ce que l’on a appris et utiliser les applications dès la fin de la formation, sinon, on oublie et on laisse tomber ! »
Nathalie Venant-Valery remarque également que l’usage des nouvelles technologies permet de faciliter les échanges entre professeurs : « Nous travaillons davantage ensemble. »
« Ce qui nous intéresse, c’est la pédagogie, la tablette n’est qu’un outil »
Si Vincent Giot devait donner un conseil à un établissement qui entame un tel déploiement, ce serait de « prendre son temps ».
« Il faut procéder par petites touches, par essais successifs. Il faut se laisser guider et ne pas hésiter à se faire accompagner. C’est un travail technique et pédagogique de tous les jours. C’est également important d’être à l’écoute des élèves car, finalement, ce sont eux qui nous poussent, explique le directeur adjoint. Qu’on soit d’accord ou pas avec l’évolution du numérique, c’est le monde de demain et nous devons y préparer nos élèves ! »
Autrement dit, il faut faire entrer le digital dans les salles de classe, NOW.
Découvrez les retours d’expérience d’autres établissements équipés par Econocom :
-> Marymount International School, où les iPad permettent de mettre en place un apprentissage adapté à chaque élève
-> Saint Joseph à Gap, un collège et lycée d’enseignement général au sein duquel les 820 élèves et la cinquantaine de professeurs sont équipés d’outils numériques
-> Notre-Dame « Les oiseaux » dans les Yvelines, où plusieurs classes de lycée expérimentent l’utilisation d’iPad