Le 27 avril 2016, Econocom a annoncé l’obtention de l’agrément d’hébergeur de données de santé à caractère personnel (HDS). Une étape qui atteste l’expertise du groupe, qui peut désormais travailler avec les données médicales les plus sensibles, et un critère indispensable pour soutenir les plans d’innovation et de transformation numérique du monde de la santé. Dans une interview pour le Vif, Laurent Casu, Medical Business Unit Manager chez Econocom, revient sur l’intérêt de la digitalisation du secteur pour le personnel de santé et pour les patients.
« Nous sommes convaincus que la digitalisation dans le domaine de la santé est un véritable enjeu de société, à l’instar de la digitalisation de notre système éducatif sur lequel nous sommes déjà très engagés. Accélérer la diffusion du digital dans le domaine médical apportera des progrès sensibles et massifs dans tous les domaines. »
Pour Bruno Grossi, Directeur Exécutif d’Econocom, le digital doit être mis au profit de l’efficacité médicale. C’est pourquoi le groupe poursuit « une stratégie active de développement sur ce marché à fort potentiel ».
L’obtention de l’agrément d’hébergeur de données de santé à caractère personnel, délivré par le ministère de la Santé, après avis de la Cnil et de l’Asip Santé, répond à des critères extrêmement précis. Une nécessité à l’heure de la digitalisation croissante du secteur de la santé et du caractère potentiellement dévastateur d’une rupture de l’intégrité de certaines données. La sécurisation des données personnelle est également essentielle pour développer de nouvelles applications de e-santé, un domaine en pleine expansion.
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l’enjeu vital de la securité des donnees
Avec les dossiers informatisés, la télémédecine, l’équipement en devices du personnel ou encore l’utilisation de la data pour optimiser l’occupation des lits, de nombreuses applications des données médicales voient le jour. Mais, s’agissant de données sensibles, la sécurité doit rester la priorité. Au-delà de la protection de la vie privé, ce sont surtout l’intégrité des données et la sécurité des systèmes informatiques des hôpitaux qui sont les domaines les plus à risque. La multiplication des ransomwares que l’on observe ces derniers temps peut ainsi avoir des conséquences graves pour les patients.
Econocom s’intéresse à ce secteur en pleine croissance depuis 2009, comme l’explique Laurent Casu :
« On a bien senti qu’il fallait se spécialiser dans ce secteur, ou ne fut-ce que cerner les besoins et les enjeux qui allaient se modifier. »
L’innovation en sante, une demarche sur mesure necessitant un environnement securisé
Le référent santé du groupe détaille ensuite :
« On a des environnements hospitaliers atomisés avec des médecins qui voyagent entre des sites distincts. On évite les redondances, le dossier informatisé se généralise de plus en plus. On doit intégrer une nouvelle méthodologie et s’approprier les nouveaux outils technologiques, digitaux notamment. Pour viser le sans-papier, l’optimisation de l’ambulatoire, l’évolution des techniques de la chirurgie avec des actes hyper-experts, qui prennent de moins en moins de temps avec un confort nettement amélioré par rapport aux séquelles du patient. »
Plus la santé se digitalise, plus les innovations se développent, plus les besoins en sécurité augmentent. Les start-up ne peuvent pourtant pas toujours assurer la sécurité des données médicales qu’elles traitent, d’où l’intérêt des HDS pour supporter l’écosystème, comme l’affirme Laurent Casu :
« L’obtention de l’agrément HDS crédibilise notre rôle d’intégrateur et va nous permettre d’attirer des développeurs et des sociétés qui veulent travailler ensemble mais n’ont pas l’espace sécurisé approprié pour protéger les données sensibles. »
Pour autant, pour être efficaces, ces innovations nécessitent de travailler avec le personnel soignant. Il s’agit de développer des applications correspondant aux besoins du métier, le simplifier, pas le complexifier avec de nouveaux process. Ainsi, pour Laurent Casu :
« L’innovation n’a aucun intérêt si elle ne répond pas à un besoin d’usage, et un usage métier. Et pour avoir cela, vous devez avoir un dialogue avec les acteurs. »