C’est une première mondiale ! Les Lyonnais peuvent désormais se rendre jusqu’à la pointe de l’éco-quartier de la Confluence, à l’extrémité sud de la presqu’île, grâce à des navettes électriques autonomes. Depuis début septembre 2016, deux véhicules sans chauffeur, volant ou pédale, circulent en effet dans la capitale des Gaules. Découverte avec MobiliCités.
Autonomes, electriques… et bardés de technologie
Fruits d’un partenariat entre la start-up Navya et l’opérateur de transport Keolis, qui gère le réseau urbain lyonnais, les navettes Navly roulent sur la voie publique depuis début septembre. Près de 100 000 heures d’ingénierie et l’implication de 30 entreprises auront été nécessaires pour mettre au point cette innovation 100% française. Si des agents se trouvent à bord pour assurer l’accompagnement des usagers et intervenir en cas de problème, les véhicules sont néanmoins capables de distinguer les obstacles (piétons, poteaux, signalisation…) et de se positionner très précisément grâce à des caméras de guidage en stéréovision, des capteurs laser et un GPS.
Le projet, érigé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie en « expérimentation nationale », est unique en son genre : il a lieu sur une voie ouverte et il est accessible au public. Pendant toute la durée de l’expérimentation, soit un an, les usagers pourront ainsi apprécier ce service gratuitement, du lundi au vendredi. Au total, ce ne sont pas moins de 400 à 1000 personnes par jour qui pourraient bénéficier de ce nouveau système de desserte.
Innover pour répondre aux enjeux de mobilité urbaine
Bien que leur capacité soit restreinte (une quinzaine de personnes par véhicule), ces navettes nourrissent cependant une grande ambition : répondre à la problématique du dernier kilomètre, un enjeu récurrent dans les zones faiblement fréquentées, où ouvrir une nouvelle ligne de bus régulière demande des investissements trop importants. Les Navly sont donc avant tout pensées comme un complément d’offre aux transports publics existants. « L’obligation de marcher sur plusieurs centaines de mètres peut être un frein à l’utilisation des transports public », rappelle Jean-Pierre Farandou, président de Keolis.
Les navettes autonomes doivent également répondre à deux grands défis : prouver leur fiabilité et leur rôle dans la définition d’une nouvelle mobilité urbaine. Des questions cruciales quand on sait qu’en 2050, 75% de la population vivra en ville.
Lyon, A l’avant-garde des Smart cities
Le projet Navly s’inscrit plus largement dans celui de la Métropole intelligente du Grand Lyon. Nouvelles solutions technologiques au service de l’amélioration de la qualité de vie en ville tant sur le plan social qu’environnemental, ces navettes confortent la position avant-gardiste de la ville, qui, avec Munich et Vienne, participe au projet Smarter Together dont l’objectif est de « proposer des solutions intelligentes duplicables à l’échelle mondiale pour améliorer la qualité de vie des citoyens ».
« Nous vivons une époque d’innovation : il faut regarder le monde qui est en train de s’inventer et avoir une longueur d’avance, explique Gérard Collomb, président de la Métropole de Lyon. La mobilité autonome est un des grands enjeux de la ville et de l’avenir. Je pense qu’il n’y a d’intelligence que collective et d’innovation que collaborative. Je crois profondément que les stratégies de ville intelligente ne peuvent réussir que si les communautés humaines se mettent en mouvement, travaillent ensemble et développent des projets concrets. »
Rappelons que le « véhicule à pilotage automatique » fait l’objet de l’un des 34 plans de la nouvelle France industrielle, projet de réindustrialisation de la France présenté en 2013 par François Hollande. Plusieurs constructeurs, comme PSA Peugeot Citroën, se sont d’ailleurs emparés du sujet.
-> Lire l’article de MobiliCités : A Lyon, Keolis et Navya lancent deux navettes sans conducteur
-> A lire aussi : Grand Lyon : la Métropole intelligente qui fait rugir l’innovation. En mai 2015, Karine Dognin-Sauze, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, nous parlait du projet Optimod’, une innovation sans équivalent qui permet de rassembler l’ensemble des données de mobilité de tous les opérateurs : transports en commun, taxis, parkings, services en auto-partage et bike sharing.